L'Enquêteur des Déments Envoûtants

• Les Déments Envoûtants [Murder Party]
  1ère partie (hors ville Hordes) en juin, 2ème (en ville Hordes, donc) en juillet.
  Contact : Keela

Je vous présente l'Enquêteur. J'espère qu'il vous plaira. Il fuit les zombies depuis quelques temps. Il vient d'arriver à l'hôpital. Je sais... qu'il est tombé sur quelques pièces, sur quelques papiers qui peuvent attiser sa curiosité.
S'il peut résoudre l'enquête ? ... Qui sait ?

Citation :

Jour 1

Je suis arrivé dans cette ville, dévastée comme toutes celles où je suis passé. Les endroits où se cacher ne sont pas légions. Je vois des zombies à peu près partout, des bâtiments qui ont souffert de la tempête de sable. Je sens la peine sur les murs. Mais j'ai besoin d'un abris. J'ai besoin de me reposer.
Alors, je suis rentré dans cet hôpital. Un beau bâtiment à l'entrée défoncée. Apparemment, des gens ont tenté de résister, là-dedans. J'espère pour eux qu'ils ne sont pas tous morts. J'espère pour eux qu'ils ont su fuir avant.

Combien de temps sont-ils demeurés ici, après la tempête ? Je vois des barricades, je vois du sang, je vois de la douleur et des ressources. Alimentaires, surtout. Ils avaient construit un potager, ils avaient récupéré des conserves de l'extérieur. J'ai bien fait de rentrer ici. J'ai bien fait. L'instinct me donnera quelques jours de survie.

Les zombies se sont éloignés autour de la ville. Je suis en sécurité. C'est un peu comme s'ils avaient déjà tout dévoré. Comme s'il n'y avait plus d'espoir depuis assez longtemps, ici, pour pouvoir se créer une nouvelle vie.

J'ai visité les lieux. Je suis tombé sur un message. Là, dans une chambre de ce qui devait être un enfant. Je suis tombé sur cette lettre, nauséeux. Que s'est-il passé ici ? Ce sang que j'ai trouvé dans un bureau... d'où vient-il ?

La lettre parle de haine, de sadisme, de meurtre.

Citation :

« Gabriel

Le petit prince sadique. Celui qui prend un plaisir a humilier les autres, qui prend plaisir a dominer les autres, a les écraser. Pour un gamin, il est bien inoffensif, mais a l'age adulte il deviendra dangereux. Déjà a l'age de huit ans il savait comment faire. Mais le petit Gaby aussi cruel et sadique qu'il pouvait être avait ses failles. A plusieurs reprises il avait rit du personnel médical, humilié des patients les forçant a faire des choses sous manipulation , menace. Il avait même essayé avec moi, plusieurs fois. Je le laissais gagner, ce n'est qu'un gosse après tout. Tout les patients avaient parfois une petite victoire auprès du personnel, souvent ils nous laissaient nous évader dans notre vice histoire d'oublier le désert...le sable...

Le petit prince sadique ! Tu voulais sortir Gabriel, tu m'en a parlé si souvent ! Les méchants docteurs disaient que c'était dangereux dehors. Tu ne le croyais pas. Tu veux du chocolat Gaby ? Viens avec moi, on va sortir se promener, on va leur montrer qu'ils ont tort ! Pourquoi tu cours Gaby ? Ah...oui j'ai oublié de te dire Gaby... Il y a de drôles de vitamines dans ton chocolat, elles te donnent envie de courir vers l'hôpital. Par où ? Mais voyons Gaby par la-bas ! Va Gaby... Tu as tout mangé le chocolat sans partager ! Mais quel égoïste... Eh beh je t'aiderai pas a retrouver ton chemin, je vais me fondre dans le décor et rentrer moi. Je te laisse continuer a courir seul et vers ton mirage Gaby. Tu ris encore de moi la maintenant Gaby ? Hein ? Tu ris encore la ? »

Je suis bloqué ici pour plusieurs jours. Je dois me faire discret pour que les zombies ne reviennent pas. Alors, je vais tenter de comprendre. M'occuper l'esprit me rappellera peut-être ce pourquoi je ne supporte pas les êtres vivants : contrairement aux zombies, ils sont instables.

Citation :

Jour 2

Je suis tombé sur des papiers, des dossiers, des carnets... essentiellement écrits par la même personne. Une certaine Lise Tsohanoai. Après avoir bien regardé, de ce que je sais d'elle :

• Elle avait dirigé cet hôpital. Jusqu'à cette tempête de sable qui a frappé la région il y a peu.
  
• Elle avait environ 35 ans. Plutôt intelligente, de ce que les autres ont l'air de penser au début. Une directrice à 35 ans... il est possible qu'elle soit même un peu précoce.
  
• Elle a un peu pété les plombs. A quitté l'hôpital, ses fonctions, s'est retrouvée rejetée par l'équipe médicale.
  
• Elle aurait une sœur qui était sa patiente – chose anormale – et dans beaucoup de papiers découverts, je crois distinguer qu'elle avait une relation incestueuse avec. Ou, du moins, vu la façon dont elle parle de sa sœur, elle pourrait en avoir fort envie.

C'est cependant une personne qui a pris énormément de notes sur ce qu'il s'est passé durant un mois. Car, en l'espace d'un mois, la vie dans cet hôpital a basculé. Six personnes sont mortes, probablement assassinées. La sœur de la directrice pourrait être ajoutée aux victimes, mais elle n'est pas morte suite à son agression.

La plupart des victimes auraient été retrouvées avec des cartes. A jouer. Des cartes. Étrange signature s'il en est. Keela Tsohanoai, sœur de la directrice, était enfermée parce qu'elle était joueuse compulsive. Par là, elle connaissait parfaitement les cartes. Lise possédait même une liste des cartes correspondant aux noms des personnes présentes dans l'hôpital.

A savoir que toute annotation de cette liste n'apporte strictement aucune instruction sur cette enquête. Les cartes correspondent à des caractères, pas à des faits. Elles se contentent de dire « je te ressens comme ça » et pas « tu vas faire ça ».

Je cherche les cartes des victimes. Je cherche comment elles étaient. J'ai cru lire qu'elles étaient abimées. Pourquoi ? Comment ?

Les brouillons du Docteur Tsohanoai sont souvent illisibles. Parfois même autant que ceux de sa sœur, qui n'a pas l'air très habituée à écrire. L'une comme l'autre semblent écrire non pas pour être lues, mais pour se comprendre. Toujours est-il que j'ai senti, sur certains de ses papiers, qu'elle avait cherché le plus loin possible. Qu'elle avait décortiqué tout ce qu'elle pouvait.

Et qu'elle avait beaucoup souffert : torture psychologique, pression de la part de ses collègues, crises de sa sœur. C'est peut-être le mélange de tout cela qui l'a faite craquer.

Je suis tombé sur un pass permettant d'ouvrir toutes les portes de l'hôpital. Dans certaines chambres, il y avait d'autres carnets. J'ai commencé à lire. J'ai commencé à me faire des idées de chacun.

Je veux comprendre. Comprendre ces notes du Docteur Tsohanoai.

Citation :

Jour 5

Un peu fatigué. Effrayé, aussi, de ce que j'ai découvert.
J'ai commencé à me faire un tableau avec les photographies et les profils psychologiques des gens de l'hôpital. Par... je ne sais pas, par jeu probablement, j'ai ajouté les cartes qui leur correspondaient.

Pour les cartes, en recoupant les notes de Keela Tsohanoai et en... éclaircissant ses pensées, voici ce que cela donne :

Citation :

Cœur : Un cœur c’est quelqu’un qui a de la confiance, de la foi. En soi, en les autres, en une passion… c’est diversifié. Mais c’est de la confiance. Parfois aveugle.

As : Vanakar (le savoir, la connaissance de soi, de ses limites)
Deux : Alam (la confiance, mais aussi un intérêt tout particulier pour son couple)
Trois :
Quatre : grobe (c’est un chef… pas parce qu’il capte l’attention, mais parce que sa carte est une carte de responsable)
Cinq :
Six : Arvester (l’amour… mais un amour qui mène à la destruction, à la mort)
Sept : Negentem (le sacré du félin, le changement de l’homme à l’animal, l’intérêt)
Huit : Declan (une justice assise, forte, loyale)
Neuf : Valhal (tout simplement le masochisme, le plaisir)
Dix : Siolune (celle qui charme et se crée un monde par son optimisme) - cette carte n'a pas été donnée par Keela
Valet : LeFou (la confiance en cette communauté à laquelle il tient)
Dame : Anny (la fiancée, la mère, l’amoureuse)
Roi : Ubiquity (confiance en soi, en son propre pouvoir… l’orgueil personnifié, à un point que, pour lui, c’en est devenu une déviance mentale)


Carreau : Carreau… c’est le bouclier, le protecteur. Celui qui pensera volontiers au reste de la population de l’hôpital, et fera tout pour la sauvegarder.

As : Barret (vieux jeu de mot de merde : l’as de carreau c’est le sac du soldat en langage martial. Sinon, rapport au personnage, on a cette tendance à la solitude, pour quelqu’un qui est garde du corps)
Deux : Hacreed (protecteur, oui… mais de SES possessions)
Trois : Tourriste (c’est l’homme, mais l’homme qui détruit)
Quatre : Tolki (on peut lui faire confiance, il est très attaché à ce qu’il fait, parce qu’il connaît l’intérêt pour les autres)
Cinq : Ereneril (celui qui protège du lien entre la vie et la mort, des zombies)
Six :
Sept :
Huit : Cranos (le chevalier dans le sens du justicier, de celui qui protège la veuve et l’orphelin)
Neuf : Annulator (celui qui sauvegarde la flamme)
Dix :
Valet : Lise (conflit : protéger une personne ou une communauté ? Et si ces deux désirs de protection s’opposent, que choisir ? )
Dame :
Roi : Gmotw (un pouvoir, un regard de meneur, mais avec un désir de s’occuper des autres, de les amener plus loin)


Trèfle : Le trèfle, c’est la chute. Annoncée, ou déjà faite. Ce sont des gens qui sont volontiers enfermés dans leur univers, souvent difficiles à rejoindre.

As : Kuro (celui qui a été coupé de la femme)
Deux : Therabbit (le double, deux âmes perdues)
Trois : Romainggg (le rival, celui qui prend plaisir à amener les autres dans la chute, si cela peut le permettre de survivre)
Quatre :
Cinq : Stratoniko (celui qui n’a pas la confiance de ses collègues, le neutre)
Six : Ernest (l’opposition, la révolte, le refus de l’autorité)
Sept :
Huit : Benjamin (le guide, celui qui a beaucoup perdu, mais peut toujours montrer les directions à prendre)
Neuf : Eisan (la mort qui amène à la folie)
Dix : Keela (la sensualité, la création d’un univers propre qui l’amène à la chute, à l’inconscience de ce qui l’entoure)
Valet : Grobman (un valet a toujours quelque chose à protéger… mais lui est coupé de la plupart des siens)
Dame :
Roi :


Pique : En règle générale, un pique est quelqu’un qui a de l’autorité, de la prestance, qui peut fasciner, capter l’attention, charmer.

As : Medor (l’être humain, celui qui fascine… mais celui auquel il manque quelque chose)
Deux : Gabriel (celui qui prend énormément de plaisir à maîtriser les autres, à les manipuler. Le sadique)
Trois : Bloodhammer (l’opposant, celui qui refuse toute autorité qui n’est pas la sienne, et n’hésitera pas à aller à la confrontation)
Quatre : Zokka (le chef, avec une autorité naturelle, inconsciente)
Cinq :
Six : Irina (la femme, celle qui tient à l’équilibre, mais aussi qui n’hésitera pas à dire ce qu’elle pense)
Sept : Lélia (l’enfant charmante, celle qui capte l’attention, celle qui joue avec les autres)
Huit :
Neuf :
Dix : Genny (la sensualité comme arme de persuasion, de manipulation)
Valet :
Dame : Lola (la femme, charmante, capricieuse, la princesse)
Roi : Connor (le pouvoir, le savoir, l'arrogance, et comment s’en servir pour assurer sa place)

Maintenant, les victimes, dans leur ordre d'apparition, sont :

Citation :

Lola - D ♠
Arvester - 6 ♥
Zokka - 4 ♠
Gabriel - 2 ♠
[Keela] - 10 ♣
Grobman - V ♣
Therabbit - 2 ♣

Chacune des victimes a été trouvée avec sa carte à côté d'elle. A l'exception près d'Arvester, dont la carte du 6 de Coeur se trouvait dans sa table de chevet.

A chaque fois, l'état de la carte concordait avec l'état du corps :

• Lola est morte d'une crise d'asthme (provoquée : elle a été enfermée dans sa chambre jusqu'à ce qu'elle suffoque sous la panique), sa carte a été barrée au niveau de la bouche, avec un trou dans la poitrine.
  
• Je passe Arvester. Il est mort d'un couteau dans le coeur. Comme certains l'ont fait remarqué dans leurs papiers, un couteau dans le coeur d'un coeur, c'est un humour morbide.
  
• Zokka est morte étranglée, sa carte a été chiffonnée.
  
• Gabriel est mort de déshydratation, les bords de sa carte ont été brûlés.
  
• Keela a subi une torture : on a coupé les tatouages en forme de trèfle qu'elle portait, et on lui a coupé les pouces. Sa carte a des coins sommairement découpés, et les trèfles sont barrés.
  
• Grobman est mort empoisonné par du cyanure placé dans le café, sa carte était tâchée de café.
  
• Therabbit a été coupé en deux, comme une figure dans les cartes. Sa carte a subi le même sort.

Chacun de ces crimes a été fait de manière différente. Ce que je sais, c'est qu'ils laissent tous une impression de souffrance. De grande souffrance. Imaginez l'étranglement. La suffocation. Imaginez la déshydratation. La perte de membres. Le corps coupé en deux. L'empoisonnement. Aucune. Réellement aucune de ces morts n'a été rapide.
A part, peut-être, celle d'Arvester.

Remarquons au passage qu'il n'y a qu'une carte rouge dans celles qui ont été jetées à la défausse.

Ces gens ont vécu un mois d'horreur. Et de cruauté.

Citation :

Jour 6

Comment comprendre cette histoire d'assassinats ?
J'ai commencé par chercher les liens entre les victimes. Lola, adolescente passablement insupportable, était la fille du principal financeur de l'hôpital. Un type avec peu de morale, qui blanchissait son image en donnant de l'argent pour les fous. Il a laissé sa fille, asthmatique, dans cet hôpital le temps de chercher des secours. Elle était sous la protection d'un certain Barret, ou Bahamut, qui finirait par enquêter avec énormément de sérieux sur la mort de la fille de son employeur. Un gros bras.

On pourrait parler de Zokka. Directrice adjointe, elle était forcément au courant pour le père de Lola. Elle était aimée par ses collègues. Elle avait une certaine influence.

A vrai dire, de ce que je comprends, pendant quasiment trois mois, les gens n'ont parlé que d'une chose : évacuer, ou non, l'hôpital.
Et si tout se résumait à cela ? Lola voulait rester. Zokka aussi. Arvester... était un patient fou amoureux de Zokka. Ces trois morts ont donné un coup dans l'aile de ceux qui voulaient rester en sécurité. Elles ont eu lieu peu de temps après la découverte de l'extérieur, les premiers pas dans le sable, et la vue de l'infection qui touche les morts.

Le choc de la découverte des zombies a très bien pu pousser un assassin à éliminer ceux qui désiraient s'enliser ici. Après tout, nous sommes bien dans un lieu où la survie n'a pas de prix. Du sang sur les mains ? Peu importe tant que ma vie est sauvegardée.

A lire, et à relire les notes de chacun, je sens que tous n'ont pensé qu'à cela : sortir, rester à l'intérieur. Sortir. Rester dans cet hôpital. La sécurité était elle un piège ? Comment aller aux devants de l'inconnu avec des gens mentalement instables ?

Il fallait que les gens cessent de réfléchir. Il fallait les choquer, leur montrer qu'à l'intérieur, c'était moins sûr que dans le désert. Tuer. Tuer pour les pousser à fuir.

Bizarrement, chaque meurtre peut se tourner vers ce désir d'aller à l'extérieur : toutes les victimes étaient soit en lien avec quelqu'un qui ne souhaitait pas partir, soit désiraient rester en sécurité par elles-mêmes... ou, dans le cas de Gabriel, avaient échauffé les esprits sur cette idée de départ.

Détruire le moral de l'opposition pour les pousser à sortir de l'hôpital...

Alors, voudriez-vous bien sortir avec moi ?

Citation :

Jour 7

Dehors... dehors... Il fait si froid, la nuit. Mais je me sens de moins en moins en sécurité ici. Comme si les ombres, les souvenirs qui ont déteins sur ces murs, devenaient si puissants que je puisse me permettre de craindre le retour d'un assassin probablement mort.

Avant ces histoires de meurtres, je pense que les lieux devaient être lugubres. Lugubres, oui, parce que tachés de folie. Des gens étaient malades, ici. J'ai regardé les dossiers des patients. Masochisme, dépendance, paranoïa... il y en avait même un qui avait peur des femmes. Ces gens étaient difficilement contrôlables. Comment ont réagi les médecins ? Comment aurais-je réagi, moi ?

L'on ne se dit pas assez souvent, d'après moi, que le désert nous a tous rendus fous. Les meilleurs sont devenus bestiaux. D'autres cherchent à s'occuper, comme moi, quand la vie devient trop difficile. On s'accroche à ce qu'on peut. On s'accroche à des chimères pour oublier ce qui ne va pas.

Comme cette Genny. Ou Amanda. Ou Genny, je garderai Genny. D'abord patiente, elle a vécu un traumatisme dans son enfance. Elle est devenue patiente, ayant développé un goût certain pour le masochisme et le sadisme. Puis elle est sortie, et a changé d'identité sous les conseils du docteur Gmotw, la psychiatre qui la suivait. Elle est devenue Genny, a fait des études pour devenir infirmière, et est venue travailler avec le médecin qui l'avait soignée.

Une ancienne patiente dans un hôpital.
Avec un assassin sadique. Comme ce qu'elle était en tant que patiente.

Je ne suis pas le premier à faire le rapport entre le caractère, la folie de Genny, et celle de l'assassin. Et puis, elle voulait organiser l'évacuation de l'hôpital dès le début, avec Gmotw.

Je vais peut-être trop loin dans mes conclusions. Comment une femme pourrait-elle découper, seule, en deux, à la scie, un homme ? Je suis tombé sur la note de l'assassin sur le meurtre de cet homme coupé en deux. C'était un patient qui souffrait de double personnalité. L'assassin avait de l'humour.

Citation :

Therabbit


Rien n'est plus beau que de voir la terreur au fond des yeux de quelqu'un de catatonique. Quand la pupille se dilate, tellement la douleur est intense... Jusqu'à ce que la vie quitte les yeux de la victime, cette petite lueur qui s'éteint. Je la regarde partir en souriant, savourant ma victoire sur elle comme des sportifs remportant une coupe internationale. Ça m'excite, ca m'enivre. L'envie de tuer me reprenait, immanquablement, comme une maladie incurable, cette envie devenait de plus en plus forte, elle me tenaillait à l'intérieur. Je devais faire gaffe, prudence est mot d'ordre, déjà que certains pouvaient douter de moi, je ne voulais pas leur donner raison.

Tout était de sa faute, tout ! C'était un présage, la folle l'a dit, ce fameux soir quand on a entendu du grabuge aux portes. *Le deux de trèfle*. Il était si imprévisible, si explosif. D'un coté il était gentil et attachant, de l'autre si violent et dangereux. Quand j'ai regardé à travers la fenêtre de sa porte, il était la, recroquevillé à chantonner. Je suis entré, il m'a sourit. On a discuté un petit moment il était confiant, il n'a jamais vu venir la main qui l'a trahi. Il s'est penché pour ramasser un dessin qu'il voulait me montrer, j'en ai profité pour le piquer dans la nuque. Rien de bien méchant, juste pour éviter qu'il ne se débatte. Il est devenu tout mou, incapable de bouger ou parler, j'ai du l'allonger dans son lit.

Tout était de sa faute, tout ! Il devait payer, devait souffrir pour ce qu'il avait fait. Il avait menacé Valhal de le manger, dans une de ses crises. Dis moi petit lapin... qui mange qui maintenant ? Le regard qu'il a eu en voyant la grande scie approcher de lui, cette terreur au fond des yeux. Quand la lame a commencé à déchirer la chair, faisant gicler le sang du petit lapin partout. Il n'a même pas pu se débattre, ni même crier, complètement paralysé de la tête aux pieds. Peu a peu la vie a quitté ses yeux, je l'ai fixé intensément un long moment, jusqu'à ce que je sois sure que c'était terminé. J'ai continué ma découpe, c'est important de toujours bien apprêter son civet. Voila, maintenant, tout comme son âme, le petit lapin était scié en deux parties bien distinctes.

Tout ce sang, je dois aller prendre une douche, chaude, brulante pour laver ma peau...

Vous comprenez, les nuits sont froides, et j'ai peur des ombres. J'ai peur que l'assassin, plus cruel que n'importe quelle meute de zombies, abrège ce cauchemar.

Citation :

Jour 9

Je ne sais plus réellement où j'en suis.
Les choses se brouillent.
Je sais qu'il y a du sadisme, uniquement du sadisme. Je sais qu'ils sont malades. Je sais, aussi, qu'ils avaient envie de partir.

Un zombie est rentré dans l'hôpital, hier. J'ai mis tant de temps à le chasser. J'en ai souffert, vous savez. Je ne connais pas assez bien les lieux. J'aurais voulu me cacher dans un endroit qui serait chez moi, pas simplement celui de la mort d'inconnus.

Puissent mes rêves revenir, je viens de trouver un nouveau papier de l'assassin.

Citation :

Keela...

Hum.... Ce sentiment si fébrile, si jouissif, similaire a un orgasme pour moi. La torture, voir l'autre implorer de le laisser en vie, de ne pas lui faire de mal. Je vous en prie.... Mais ne priez pas ! Dieu ne vous sauvera pas quand je déciderai d'abattre sur vous ma vengeance. Comme elle est belle, comme elle m'attire, comme un fou ! Elle est pleine de sensualité, tout autour d'elle est mystique. Son coté dingo est séduisant aussi, la façon qu'elle part dans les vapes a la mention des cartes. Les gens sont fous, totalement cinglés. Quand ils ne nourrissent pas leurs désirs malsains, leur sadisme, leur masochisme, il s'accusent les uns les autres. J'aime les voir souffrir par leurs vices.

Si belle le petit trèfle assise au bar, penchée sur ses cahiers a dessiner je ne sais quoi. Toujours la tête dans un rêve, un monde qu'elle s'est construit qui lui est propre. Même sa paumée de sœur n'arrive pas a l'atteindre. Elle n'a même pas entendu mon arrivée, aidons la un peu. Une carte, lancée sur le bar a coté d'elle... SA carte légèrement... endommagée ? De toute évidence, ca a eu l'effet escompté, elle est encore plus jolie si pale, avec ses cheveux foncés. Okay, jouons ma belle. J'adore ce tressaillement, quand les billes heurtent le sol et que la personne SAIT qu'elle n'est plus seule. Ce gout de métal dans la gorge que la panique provoque, la chair de poule. Je les envie de vivre ce sentiment parfois. Mais le mien est encore mieux, plus jouissif. Une longue torture psychologique, ce jeu des résonances avec les billes. Cette panique devient vertigineuse, elle réussit même parfois a me contaminer, alors je jubile.

Si belle le petit trèfle recroquevillée au sol, implorant sa bonne a rien de grande sœur qui n'est pas la pour la secourir. Elle pleure... Oh... *Chuuuuuuut... chuuuuuuuuuuuuuuut*, viens la que je te console mon joli trèfle. Pourquoi tu as dessiné ca sur ta joue ? C'est pas joli, tu n'aurais pas du abimer ton visage ma jolie. Je t'arrange ca moi. Ca fait mal ? Pleures pas, il me reste celui entre tes jolis seins aussi a découper.*Chuuuuuuut....* Ne cries pas, tu m'ennuierais la. Regarde mon joli trèfle ce joli sang, il est tien, goutes-le, sur tes lèvres, ce vermeil va a ravir. Comme j'aime la regarder comme ca, tremblante, les yeux implorant la pitié. Je te montre quelque chose, tu sais c'est quoi ca ? Oui très bien ! A ton regard je vois que tu sais, tu sais ce que je vais en faire? Mais je veux pas que tu crie mon joli trèfle, faut fermer la jolie bouche.

Si belle le petit trèfle ainsi bâillonnée au sol, pleurant, terrorisée a la vue des pinces a métaux. Sa peau si douce, comme j'aime la caresser, son bras... sa main. J'avais jamais remarqué comme le pouce peut être inesthétique comparé le reste de la main. Alors... On coupe et on en parle plus ! *CLACK* Le joli petit trèfle a pas aimé la douleur, elle a failli hurler, mais elle pouvait pas baillonnée. Pour pas que l'autre main soit jalouse, enlevons ce pouce disgracieux aussi. *CLACK*
Viens la mon joli petit trèfle, viens que je te console et que j'étouffe ta souffrance un peu avec cette jolie seringue. *Chuuuuuuut....Chuuuuuuuuuuut* Fermes tes yeux mon joli petit trèfle, je vais prendre soin de toi moi.

Si belle le petit trèfle ainsi allongée sur le canapé, laissons-lui un peu d'eau, histoire qu'elle ne meure pas de soif. Je te laisse aller a ton univers mon joli trèfle, sombre bien dans les méandres de ton petit cerveau. Toutes ces jolies cartes petit trèfle... les voies-tu ?

Citation :

Jour 10

Je cherche un assassin qui ait accès à toutes les pièces de l'hôpital : autant l'infirmerie que les sous-sols ou la cuisine. Pendant un moment, certains cherchaient le pass de la directrice, supposant que l'assassin l'avait volé. Faux. Le temps ne concorde pas. Comment un objet disparu plus de dix jours après les premiers crimes pourrait-il avoir le moindre rapport avec l'enquête ?

Non, je cherche un assassin qui soit médecin ou infirmier. Ou l'homme à tout faire, Romainggg, à la limite. Encore que je ne puisse pas assurer qu'il ait eu accès à l'infirmerie. Cet homme était vraiment très mal apprécié. Il semblerait qu'il soit plus ours qu'homme, aussi agréable qu'un porte de prison. Pauvre homme.

J'ai récupéré le dernier des papiers écrits par l'assassin.

Le sadisme, la possibilité d'aller absolument partout... et cette capacité à se battre. Tout va vers Genny. Après tout, elle était grande sportive. Elle aurait pu récupérer n'importe quelle arme du crime. Le avait accès à tout, dans l'hôpital. Et elle en est devenu la directrice lorsque Tsohanoai a quitté les lieux suite à l'agression de sa sœur. Les capacités, l'envie de sortir ou l'ambition comme mobiles.

Je lui souhaite d'avoir des bons alibis. Des alibis que je ne pourrai pas défaire.

Citation :

Le noir et le silence.

Savoir s'abandonner à ces deux choses, corps et âme, se laisser planer dans leur plénitude. Mais voila ce qui est encore mieux que le silence : entendre quelqu'un paniquer. Sentir la peur, qu'elle devienne quelque chose de tangible, qu'on puisse la toucher. De savoir que la victime est terrorisée, paralysée, qu'il lui est impossible de penser de manière calme et raisonnée. De voir son reflet dans ses yeux pendant que la vie quitte son corps, de la voir mourir, sous ses mains. C'est un sentiment proche de la jouissance, une euphorie passagère, mais combien puissante. Être capable de décider si oui ou non, on laisse cette vie partir ou rester... je ne les laisse que rarement rester, sauf si elles me servent encore....

Lola

Pauvre petite princesse ! Dans ton petit monde de bijoux et de paillettes, tu croyais la sécurité. Où il est ton papa maintenant que tu fuis Lola ? Il est où ton garde du corps, celui qui est censé veiller à ta protection ? Comment se fait-il qu'il ne soit pas là ? Cours, Lola, Cours... Tu sens tes poumons se serrer ? Tu as de la difficulté à respirer ? Attends, je vais t'aider. Continue de courir pendant que je te suis lentement, faisant trainer le couteau sur le mur, ce couteau que tu crois dur comme fer t'étant destiné. Tu ne le vois pas Lola, mais je te souris, un grand sourire. J'entends ta respiration, elle devient de plus en plus saccadée, tu cours en perdant pied, tu tombes. Mais relèves-toi Lola ! Fais une femme de toi et défends-toi ! Tu t'es toujours amusée à rabaisser les gens, à les humilier, les faire sentir moins que rien. Pourquoi tu ne le fais pas en ce moment Lola ? Oh... tu as perdu ta confiance ? Tu n'as plus envie de rire des gens ? Tu mérites donc de mourir, lentement et douloureusement.

Pauvre petite princesse ! Tu t'es précipitée dans ta chambre, merveilleux ! Quoi de mieux que de mourir dans ses appartements pour une duchesse ! Assise par terre, cherchant quelque chose de toute apparence. Que cherches-tu dans ton sac à main ? Oh... ceci peut-être ? Son regard... quand j'ai brandi joyeusement son inhalateur, elle suppliait du regard, le souffle court dans un sifflement de plus en plus aigu, la panique sur les traits. Je lui ai sourit, appuyé sur la pompe, en vidant le contenu dans l'air. Elle s'est mise a pleurer, me suppliant de l'aider. Je lui ai tapoté la joue avant de me relever et sortir de sa chambre. J'ai verrouillé la porte de l'extérieur, l'entendant gratter en murmurant... Mais comment peut-on être imbécile comme ca ? Elle devrait se calmer avant de mourir de panique... Je réprimai l'envie de rire et attendis, l'oreille appuyée à la porte, ses grattements se faisant de moins en moins audibles, ce sifflement s'intensifiant. Puis plus rien. La Dame de Pique venait de se coucher sur la table. Fin de la partie.

Citation :

Jour 11

J'imagine ces gens, dans cet hôpital. Voir leurs amis mourir, les voir devenir zombies sans comprendre. Ils ne connaissaient pas le principe des zombies avant de les voir s'abattre, après quelques jours d'enfermement sous la tempête, contre leurs murs. Comment des fous, comment un personnel médical déjà en difficulté pouvaient-ils faire face à de tels évènements ?

On ne prend pas assez de recul. Vraiment. On n'imagine pas assez comment les autres peuvent découvrir une situation que l'on vit depuis une éternité. Arrêtons-nous. Voyons à quel point certains peuvent être choqués. Voyons à quel point la mort n'est pas si naturelle que nous semblons le vouloir.

Je reprends mes histoires de meurtrier. Peut-être aimez-vous cela, avant de vous endormir. J'étais parti sur Genny. La belle Genny, charmeuse. J'ai vu une photo d'elle sur son dossier. Une femme tout à fait à mon goût, si elle n'avait pas été dangereuse. Je pense qu'elle n'a pas agi seule. Pourquoi ? Parce qu'il semblerait que certains meurtres se soient passés simultanément. Et surtout, surtout ! Parce que si elle avait été seule, parce que si elle avait su se contrôler, seuls les Piques seraient morts.

On l'a, je pense, poussée. Stress. Pression. Tension. Pas seulement par les attaques, non, mais par ce but à atteindre : le pouvoir pour tous les pousser à fuir cet endroit. Une belle femme qui voulait sauver les autres de la pire des manières. Pauvres gens, pauvres gens qui ne savaient pas que l'amour qu'elle leur portait était si malsain.

Reprenons, je vous prie. Nous sommes donc face à quelqu'un qui ne peut pas agir seul. Premièrement parce qu'il faut dissimuler son état d'ancienne patiente. Deuxièmement parce qu'il faut des alibis. La plupart du temps, ses alibis tournent autour de ses relations intimes : « je ne peux pas, j'étais avec (et là barrez la mention inutile) Connor / Tolki / Medor ». Admettons.

Tolki était, d'après ses notes, complètement aveugle. Medor... nous le dirons compréhensif, trop attaché pour comprendre réellement les mesures de la folie de Genny. Connor, lui, comprenait. Je crois qu'il l'a laissée tomber à un moment, mais au début, il avait tout du parfait alibi.

Ensuite, le complice. La complice ! Je suis persuadé que Genny n'a pas tué tout le monde. Je sais, je suis certain qu'elle a été accompagnée par son ancien médecin, Gmotw. Oui, son ancien médecin. Cette femme désirait plus que tout au monde la place du Docteur Tsohanoai : directrice de l'hôpital. Je m'en vais chercher, dès le jour revenu, des informations sur Gmotw.

Quel macabre jeu de pouvoir...

Citation :

Jour 12

Le café... c'est le café qui a tué Grobman. Ils en avaient... chez la directrice qui était grande consommatrice de café, chez le Docteur Connor, et dans la cuisine... la cuisine. Accessible à tout le monde dans le personnel médical.

Donc, Grobman a pris du café au cyanure. Le cyanure, avec sa petite odeur d'amande douce. Si... bon. Si agréable, n'est-il pas ? Figurez-vous que cette odeur n'est pas distinguable par tout le monde. En fonction de cela, Grobman ne s'est pas forcément suicidé. Il n'y a pas eu de vérification du café et de la quantité de cyanure dedans (comment faire après tout sans électricité). Je pense cependant que cela a été fait rapidement. La présence de la carte rend ridicule la supposition d'un suicide. Notons qu'il a été retrouvé dans sa chambre, avec la blouse de travail de son frère, chef infirmier. Un signe ? Après tout son frère désirait rester à l'hôpital, plutôt que d'évacuer.

Je passe rapidement sur l'électricité. J'ai remis le courant dans l'hôpital. Oui. Je me promenais dans les sous-sols ce matin, et j'ai découvert que le générateur n'était pas cassé, mais éteint. Autrement dit, ils ont pensé n'avoir aucun moyen de retrouver l'électricité durant un mois, alors que quelqu'un s'était contenté d'éteindre le générateur.

Reprenons, merci.

Il manque désormais deux meurtres, Arvester et Zokka. Ces gens ont été retrouvés ensemble, dans le bureau de Zokka. Arvester avait rendez-vous avez elle.
Ce que peu savaient, c'était qu'il était patient. Et mieux encore, qu'il était érotomane, et Zokka l'avait découvert il y a peu. L'érotomanie, d'après les nombreux livres de médecins sur lesquels je suis tombé depuis mon enfermement ici, c'est un amour fou, au point d'aller jusqu'à la mort de la personne aimée.

Ma supposition, donc, est qu'Arvester a été en contact avec quelqu'un. Gmotw, peut-être. Après tout elle est médecin. C'est bon pour influencer, ça. Après avoir donc encouragé Arvester dans sa folie, elle l'a laissé aller voir Zokka. Il était fou amoureux d'elle. Elle l'a probablement repoussé. De colère, sous son érotomanie, il l'a étranglée.
Reste qu'Arvester a reçu un coup de couteau dans le cœur. Un unique coup de couteau. Excusez-moi du peu, cela ne se fait pas facilement quand on est seul.
Alors, je suppose que Genny, ou Gmotw, est arrivé avec un couteau de cuisine. Medor maintient avoir vu une femme, le soir du meurtre, avec un couteau, dans les environs de la cuisine. Il aura donc suffit de prendre un homme fou d'amour, désespéré après avoir tué son aimée, et de le cueillir à l'instant précis où il ne montrerait aucune opposition.

Et voilà.

Un coup dans le cœur du Cœur, et peut-être aura-t-il présenté son torse pour que cela se fasse plus aisément.

Citation :

Jour 14

Je ne trouve plus rien pour mon enquête.
Cela fait presque deux semaines que je suis ici. Perdu dans cet hôpital. Tout à l'heure, je me promenais dans les couloirs à la recherche d'un ultime indice. Les preuves se font rares, puisque j'arrive après la bataille. Mais j'ai fouillé tous les tiroirs, observé toutes les chambres, revus tout ce qu'il y avait de meilleur, et de pire, dans ces lieux.

Une partie de la tuyauterie a explosé devant moi, tout à l'heure. Cela fuit, désormais, tout est trempé dans le rez-de-chaussée. Là où j'ai un peu de chance, c'est que les zombies n'aiment pas cela. Je gagne un jour... jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'eau.

J'ai relu mes notes. Longues, avec celles de ceux qui ont vécu ici. Je peux dire qui étaient ceux qui s'approchaient le plus de la vérité : le Docteur Tsohanoai, tout d'abord. Puis Anny, une infirmière qui était fiancée à un médecin. Cette pauvre femme a vu son mariage avorté par la tempête de sable. Aujourd'hui, peut-être est-elle morte sans voir ce mariage se réaliser. Il y avait aussi Barret, le garde du corps.
J'ai noté que Medor, même s'il avait tendance à affabuler gravement sur certains détails, n'était pas trop bête. Mais le trio le plus éclairé était Lise Tsohanoai, Anny et Barret. C'était certain.

S'ils avaient pu arrêter cette folie, peut-être y aurait-il eu moins de morts. Mais le mal est fait. Le mal est fait, Genny est sortie de l'hôpital. Gmotw aussi. Dans l'immensité du désert, peut-être ces deux amies continuent-elles à assouvir les hommes à leurs penchants meurtriers. Ou peut-être sont-elles mortes et se sont-elles relevées, comme nous nous relevons tous.

Le vent souffle fort, ce soir. Du sable est entré dans l'hôpital, j'ai entendu des vitres exploser. Des grognements peuplent mes heures.

Je suis à l'étage. Je les entends, en bas. J'ai bloqué les escaliers. Ils appellent. Ils grattent.

Laissez-moi encore un dernier jour. Un ultime jour de survie.

Citation :

Jour 15

Je n'ai pas dormi de la nuit. Pouvez-vous dormir, vous, quand votre porte tremble, quand derrière s'amassent les morts, assoiffés de votre propre vie ?

J'ai trouvé la solution à ces meurtres. Arvester a tué Zokka. Il a été assassiné, ensuite, par Genny ou Gmotw. Gmotw, je pense, qui a aussi tué Grobman. Genny a tué Lola, Therabbit et Gabriel, et agressé Keela. Genny prenait des notes de ses meurtres, ce qui me pousse à croire que Gmotw s'est occupée de Zokka, puisqu'il n'y a rien à ce sujet.

Ici se termine mon rôle. J'ai assemblé toutes les pièces que j'avais sous la main : l'écriture des agressions correspondait presque à celle de Genny. Après tout, les dissemblances, je les explique par l'excitation, la folie.

Je sais tout d'eux. J'ai lu leur intimité, j'ai lu leurs peurs. Cet hôpital, ces quarante personnes qui ont observé les zombies qui arrivaient vers eux, qui faisaient trembler leurs murs. J'ai lu l'hésitation, j'ai lu l'attirance, l'amour. J'ai lu les péchés, j'ai lu l'espoir. Je me suis engorgé de leurs peines et de leurs joies. Trois mois. Peut-être plus. J'ai tout lu.

Je suis fatigué. La porte va craquer et me rendre à la mort. J'ai attendu trop longtemps. Je me suis plongé dans cette enquête sans penser à fuir.

Elle vient de céder. Je leur tourne le dos. Leur odeur nauséabonde me prend à la gorge. Je pourrais fuir, mais je n'en ai pas envie. Que voulez-vous ? J'ai vu la cruauté, la faiblesse des vivants, pendant quinze jours. Saviez-vous que c'était encore pire à lire, encore pire de se glisser dans leurs esprits malades, que de les voir face à soi ?

Je ne veux pas vivre. Je préfère la mort à la folie. Que ce zombie pose sa main mutilée sur mon épaule, je n'ai pas peur. J'ai tout lu. J'ai compris. Je suis engorgé. Je ne peux plus avancer, je n'ai même pas peur.

La douleur me prend. Qu'il me morde, je résisterai jusqu'aux derniers mots. Mon sang tachera cette pauvre feuille. Je serai l'auteur des derniers écrits de cet hôpital. Vous savez, ces gens étaient déments.

Des Déments Envoûtants qui m'ont enfermé parmi eux jusqu'à ma mort.

J'étais l'Enquêteur des Déments, et je vous dis adieu.

Et pour ceux qui le souhaiteraient, les logs de la MJ.

PS : ils sont rangés par lieux, pas par date... et tous ceux étant sur chatzilla ont des caractères spéciaux qui rendent mal.

EDIT : petit raté dans les logs, le #dehors correspond à une autre ville.