Western

Le cowboy entra dans le saloon, le regard un peu éteint. Il s’installa au bar, levant difficilement les yeux sur le barman.

« Salut mon grand ! Je t’sers quoi ? »

Le barman passa une main dans sa longue barbe. Il avait tout de l’homme bourru, de celui qui pouvait briser un poignet rien qu’en vous serrant la main. Quelques cicatrices décoraient son visage, suite à des rencontres avec les zombies… ou avec les hommes, qui n’étaient pas souvent mieux que les morts-vivants.
Face à lui, le cowboy n’avait pas l’air de grand-chose. Seulement d’un pauvre type qui n’avait plus de vaches et qui passait son temps les yeux rivés sur le sol, à la recherche de quelque chose. Parce qu’on cherche toujours quelque chose, dans ce monde. Sans savoir trop quoi. Sans trouver quoi que ce soit. On cherche, parce qu’on se dit qu’on trouvera comment survivre.
Et parce qu’il est toujours bon d’échanger quelques clous contre un whisky.

« Un whisky. J’ai des clous pour t’payer.
-C’est bon ! »

Le verre se remplit.

« L’autre côté de la ville s’est pris les zombies de face, t’savais ? »

Le cowboy leva les yeux vers le barman, surpris.

« Nope. J’savais pas.
-Bah ils sont tous morts. Ou partis, au mieux.
-Dur.
-Bah, pas tant qu’ça.
-Ah ? Pourquoi ? »

Il prit son verre et commença à boire doucement.

« Bah y’a plus qu’mon saloon à plusieurs kilomètres à la ronde. J’vais pas m’plaindre.
-Ah ouais ! Mais y’a plus d’médecin. Et puis bon, y’avait des trucs sympas, le drugstore, le laveur de fringues, là, t’vois.
-Ouaipe. Mais y’a plus. Ca fait plus de boulots pour nous. On peut se relancer totalement l’économie !
-Oooh. J’vais pouvoir faire aut’chose que de fouiller le sol en espérant de pas y trouver un mort-vivant qui dort ! »

Le barman rit franchement.

« Ouais, mon grand. Et oui, j’vais t’dire un truc.
-Ouaipe ?
-Avec le boucan que ça faisait, les indiens et les engueulades, là-bas, j’préfère largement voir la ville calme comme ça ! »

Le cowboy vida son verre d’un trait.

« Ouaipe. Ca va être moins risqué de se balader dehors, pour sûr !
-C’mieux sans eux, tu vois, mon grand ? »

Ils eurent tous deux des grands sourires complices. Le barman reprit le verre du cowboy, pour le remplir de nouveau.

« J’t’offre un verre pour fêter ça. J’ai de l’alcool en réserve, j’ai pillé les restes de l’autre côté.
-Yeah, c’sympa. »